Les traces maçonniques dans l’espace public ne sont guère nombreuses. Ainsi, les statues publiques expressément maçonniques sont rarissimes à Bruxelles.
Pour l’hôtel de ville de Saint-Gilles, nous n’avons pas connaissance de traces concrètes liées à la franc-maçonnerie.
Par contre, il est indéniable qu’il y a une présence franc-maçonne autour de la construction et de l’aménagement de l’hôtel de ville, aussi bien par les valeurs qui y sont exprimées que par les artistes qui y ont collaboré ou les politiques qui l’ont porté.
Bien des valeurs inscrites au cœur du programme iconographique de l’hôtel de ville sont celles portées par la franc-maçonnerie : le progrès, la science, la liberté, la lutte contre l’obscurantisme, la solidarité, …Certes, ces valeurs sont aussi celles de leur temps, et partagées au-delà de la franc-maçonnerie. Mais en cette fin du 19e siècle, on retrouve un ensemble de personnalités politiques et artistiques liées à des loges, qui vont littéralement construire l’hôtel de ville : Julien Dillens, Victor Rousseau, Albert Ciamberlani, Maurice Van Meenen, Louis Morichar, et bien d’autres.
Ode à la civilisation, l’hôtel de ville incarne les valeurs d’une bourgeoisie triomphante et éclairée, pour qui le combat contre l’ignorance, grâce à la sagesse et à la science, est la meilleure voie pour asseoir la société.
La sagesse et la science pour faire reculer l’ignorance
La sagesse et la science se déclinent en divers thèmes : l’instruction, l’éducation, la recherche de la vérité et l’étude des sciences, moteurs du progrès. Les valeurs des mandataires communaux éclairent le remarquable réseau d’enseignement public mis en place à l’époque.
La peinture d’Alfred Cluysenaaar sur le plafond de l’hôtel de ville est à cet égard édifiante. La Science répand la lumière, et, aidée par la Morale et l’Art, chasse l’Ignorance, l’Intrigue, le Mensonge, la Discorde et l’Anarchie.
Dans la salle de l’Europe, Omer Dierickx fait descendre du ciel la Liberté sous les acclamations de l’Humanité.
Sur la façade, Charles Samuel sculpte l’allégorie de la Science.
Le progrès fonde la civilisation
La croyance dans les vertus du progrès irrigue l’hôtel de ville. L’eau, le gaz, l’électricité, le tram sont glorifiés sur la façade, comme symboles des avancées matérielles en cette aube du 20e siècle. Mais il faut aussi y voir le lien avec les quatre éléments de l’univers : la terre (le tram), l’air (le gaz), le feu (l’électricité) et l’eau, qui sont importants dans l’initiation maçonnique. Ces quatre éléments sont également présents sur le plafond de la salle des mariages peint par Fernand Khnopff.
Le progrès signe la marche de l’histoire. La société se transformera par le travail, synonyme de progrès s’il est accompli dans le respect du droit, de la justice et de la solidarité, comme l’exprime les allégories sculptées sur la façade par Julien Dillens (Travail et Droit), Jacques de Lalaing (Justice) et Victor Rousseau (Solidarité).
La plupart des artistes belges de la fin du 19e siècle sont francs-maçons. Certains d’entre eux ont travaillé à l’hôtel de ville de Saint-Gilles. Ci-dessous leurs noms ainsi que la loge à laquelle ils appartenaient :
Notons aussi, dans la collection de peintures de la commune, des artistes comme :
Dans la seconde moitié du 19e siècle, nombre de personnalités qui ont participé à la construction de Saint-Gilles étaient francs-maçons, certains libéraux, d’autres socialistes.
Parmi ces personnalités, citons :
Coordination : Pierre Dejemeppe
Gestion éditoriale : Isabelle Douillet-de Pange
Traduction : Benoît Delahaye
Rédaction : Pierre Dejemeppe, avec la collaboration de Jacqueline Guisset et Alain Jacobs, Constantin Ekonomidès, Delphine Tonglet, Françoise Vigot, Marie Grappasonni, Alexandre Dimov, Association du Patrimoine Artistique (APA).
Remerciements : Hélène Philippart (commune Saint-Gilles), Juliette Roussel, Christophe Balland, Abderrahim Mekkaoui (Service de la culture de Saint-Gilles), Juliette de Patoul (graphiste), Murielle Lesecque, Pascale Ingelaere, Adrien Dominique (Urban), Constantin Pion, Barbara Felgenhauer et Hervé Pigeolet (IRPA).
Le site est réalisé à l’initiative de Charles Picqué avec la collaboration des Rencontres saint-gilloises et de son président Jean Spinette et le soutien financier d’URBAN/Brussels.
Coordination : Pierre Dejemeppe
Gestion éditoriale : Isabelle Douillet-de Pange
Traduction : Benoît Delahaye
Rédaction : Pierre Dejemeppe, avec la collaboration de Jacqueline Guisset et Alain Jacobs, Constantin Ekonomidès, Delphine Tonglet, Françoise Vigot, Marie Grappasonni, Alexandre Dimov, Association du Patrimoine Artistique (APA).
Remerciements : Hélène Philippart (commune Saint-Gilles), Juliette Roussel, Christophe Balland, Abderrahim Mekkaoui (Service de la culture de Saint-Gilles), Juliette de Patoul (graphiste), Murielle Lesecque, Pascale Ingelaere-Adrien Dominique (Urban), Constantion Pion, Barbara Felgenhauer et Hervé Pigeolet (IRPA).
Le site est réalisé par la commune de Saint-Gilles avec la collaboration des Rencontres saint-gilloises et le soutien financier d’URBAN/Brussels.