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La collection de Léopold Speekaert

La collection de Léopold Speekaert

Né en 1834, Léopold Speekaert est peintre et s’est entouré de nombreuses œuvres d’art. Il s'éteint en 1915 et lègue à la commune de Saint-Gilles sa maison, tous ses tableaux, ainsi que l'intégralité de ses collections d’art et de mobilier. Un don accompagné d'une condition, celle que son habitation devienne un musée communal entretenu et agrandi à l'aide de fonds légués à cet effet. Situé au n° 114 de l'avenue de la Toison d'Or (aujourd’hui avenue Henri Jaspar), ce musée est inauguré le 3 juin 1917. Durant la Seconde Guerre mondiale, le musée est quasi fermé. À la fin du conflit, il ne rouvrira que quelques mois. Les temps ont changé : finalement, le bâtiment est vendu et détruit en 1965.

Léopold Speekaert, Autoportrait, 1884, huile sur toile. Photo KIKIRPA

Léopold Speekaert (1834-1915), La première pose, 1884, huile sur toile. Photo KIKIRPA

Les œuvres de Speekaert incarnent surtout des paysages, des vues du vieux Bruxelles, des fleuves de Belgique, les bords de Meuse, mais également les valeurs morales et existentielles en dénonçant l’alcoolisme ou l’ignorance. Une très belle série de portraits enrichit cette collection. Le tableau ci-contre représente l’intérieur de l’atelier de Speekaert aménagé dans son hôtel particulier avenue de la Toison d’Or à Saint-Gilles, qui deviendra, après la mort de l’artiste, le « musée communal Speekaert ». A gauche, Mathilde Demanet, l ’épouse du peintre, prépare le modèle.

Léopold Speekaert (1834-1915), Un miséreux, huile sur toile. Photo KIKIRPA

Léopold Speekaert (1834-1915), La Senne, huile sur toile. Photo KIKIRPA

La collection contient 80 œuvres de Mathilde Demanet. Cette artiste, épouse de Léopold Speekaert, ne figure dans quasi aucun recueil biographique de peintres. Cette ignorance est symptomatique du sort souvent réservé aux artistes féminines de cette époque, alors que son travail, particulièrement ses portraits, mériterait une découverte.

Mathilde Demanet, Portrait de femme, huile sur toile. Photo KIKIRPA

Mathilde Demanet, Portrait d’un vieillard, huile sur toile. Photo KIKIRPA

De grands maîtres figurent parmi les œuvres des 16ème  et 17ème siècles. Mais ce sont essentiellement des copies (Caravage), des œuvres d’écoles (Breughel ou Van Dijck), ou encore des tableaux attribués à de grands maîtres, Goya, Zurbaran, Pieter Aertsen ou encore Jordaens. Ces attributions, pratique courante au 19ème, n’ont jamais été confirmées, sauf pour la Sainte famille de Jacob Jordaens. L’attribution du tableau L’adoration des bergers à un certain J. Smits paraît fantaisiste pour les experts, sans qu’ils puissent l’attribuer à un autre peintre. Les experts estiment que ce tableau est d’un réel intérêt pour l’histoire de l’art.

J. Smits (attribué à), L’adoration des bergers, huile sur panneau. Photo KIKIRPA

LE Jordaens
Jacob Jordaens (1593-1678), La sainte famille, (1617-1618), Huile sur panneau. Photo KIKIRPA

La sainte famille Jacob Jordaens au musée Speekaert

La sainte famille de Jacob Jordaens à l’IRPA (Institut Royal du Patrimoine Artistique où le tableau est restauré), avec Constantin Pion (IRPA), Charles Picqué (bourgmestre de Saint-Gilles) et Joost Vander Auwera (conservateur-musées royaux des Beaux-Arts)

Louis Artan (1837-1890), Peintre sur la mer, entre 1872 et 1875, huile sur toile.

Parmi les œuvres de la fin du 19ème  siècle, relevons un bel ensemble de Périclès Pantazis, des œuvres d’Hippolyte Boulenger, de Louis Artan, d’Alfred Verwée, sans oublier une huile sur bois et un dessin de Félicien Rops.

La buée de septembre représente un groupe de lavandières au bord de la Meuse.

Félicien Rops (1833-1898), La buée de septembre, 1870, plume et crayon

Félicien Rops (1833-1898), La vieille digue de Knokke à Heyst, 1875, huile sur toile.

Cette Marine du peintre Périclès Pantazis (1849-1884), né à Athènes mais installé à Bruxelles dès 1872 jusqu’à son décès prématuré, était endommagée, notamment par une déchirure. Elle a fait, gracieusement, l’objet d’une restauration par la Fondation Leventis. En échange de quoi la commune de Saint-Gilles a accepté de prêter l’œuvre pour deux ans au Leventis Municipal Museum de Nicosie.

Péricles Pantazis, (1849-1884), Marine, 1879, huile sur toile, avant la restauration

Péricles Pantazis, Marine restaurée.

Cet heureux dénouement est l’occasion de souligner tout l’intérêt des partenariats et collaborations construits depuis plusieurs années par Urban dans le cadre de la réalisation de l’inventaire du Patrimoine mobilier bruxellois. Sans cet inventaire et ses experts (IRPA, APA), ce tableau n’aurait sans doute pas été restauré.

Petite perle, troublante et fascinante.

Alfred Verhaeren (1849-1924), Nature morte et statuette, huile sur toile. Photo KIKIRPA

Anonyme, Paire d'albarelles en majolique à décor polychromé, vers 1550/1600, céramique. Photo KIKIRPA

Léopold Speekaert possédait une belle collection de céramiques, dont ces deux albarelles, merveilleux témoins de l’art de la majolique de la Renaissance italienne. Voir la notice dans l’inventaire régional du patrimoine mobilier.

Les artistes

Mathilde Demanet
Date inconnue

Date inconnue
Alfred Verhaeren
1849

1924
Léopold Speekaert
1834

1915
J. Smits
Date inconnue

Date inconnue
Félicien Rops
1833

1898
Périclès Pantazis
1849

1884
Jacob Jordaens
1593

1678
Louis Artan
1837

1890

Les œuvres

Un Miséreux

Un Miséreux

Léopold Speekaert
SD
Portrait d’un Vieillard

Portrait d’un Vieillard

Mathilde Demanet
SD
Portrait de Femme

Portrait de Femme

Mathilde Demanet
SD
Peintre sur la Mer

Peintre sur la Mer

Louis Artan
SD
Paire d’Albarelles en majolique à décor polychromé

Paire d’Albarelles en majolique à décor polychromé

Anonyme
SD
Nature Morte et Statuette

Nature Morte et Statuette

Alfred Verhaeren
SD
Marine

Marine

Péricles Pantazis
1879
L’Adoration des Bergers

L’Adoration des Bergers

J. Smits
SD
La Vieille Digue de Knokke à Heyst

La Vieille Digue de Knokke à Heyst

Félicien Rops
1875
La Senne

La Senne

Léopold Speekaert
SD